19 septembre 2002 : Tentative de coup d’État en Côte-d’Ivoire contre le Président Gbagbo


Chronique de Benjamin Babunga Watuna

CE JOUR-LA…

19 septembre 2002, tentative de coup d’État en Côte d’Ivoire contre le Président Laurent Gbagbo, mais qui donnera naissance à une rébellion conduite par Soro Guillaume et qui durera 8 ans. Le Général Robert Guéï, ex-Chef de l’État, est également abattu ce jour-là.

Vers 3 heures du matin, des hommes en armes lancent l’assaut sur plusieurs casernes et gendarmeries d’Abidjan. Mais la capitale économique n’est pas la seule ville à s’embraser. De manière simultanée, des attaques identiques sont menées dans le nord ivoirien, à Bouaké et Korhogo.

Le pouvoir d’Abidjan est attaqué de plein fouet, pendant que le Président Laurent Gbagbo est en visite en Italie. Son ministre de l’intérieur ainsi que plusieurs officiers sont abattus. Les assaillants ont un contrôle quasi total des points stratégiques de la ville.

Mais une riposte foudroyante venue des rangs des forces désormais républicaines, réussit à faire reculer les rebelles. À Abidjan, les combats de rue vont tourner en faveur des loyalistes qui traqueront les insurgés toute la journée de ce 19 septembre 2002.

Le général Robert Gueï, ex-Chef de l’Etat, suspecté d’être derrière le coup de force, est assassiné dans des circonstances non élucidées, ainsi que le ministre de l’Intérieur de Laurent Gbagbo (Émile Boga Doudou).

La nuit suivante, Alassane Ouattara et son épouse échappent de peu à une tentative d’assassinat menée par des « Escadrons de la Mort » (des milices pro-Gbagbo), en se réfugiant in extremis dans l’ambassade d’Allemagne.

Les putschistes, faute de s’emparer de la capitale Abidjan, se réplient dans le nord du pays. Ils parviennent à prendre possession de la deuxième ville du pays (Bouaké), mais aussi de la capitale du nord ivoirien (Korhogo). La Côte d’Ivoire se trouvait ainsi divisée en 2.

A ce moment-là, les motivations, le financement et l’armement des rebelles sont encore très flous, ainsi que l’identité des assaillants. Mais vers le 24 sept, les autorités ivoiriennes accuseront le Président burkinabè (Compaoré) d’être le responsable de ce coup de force.

C’est là que les rebelles annonceront leurs 1ères revendications par la voix de Guillaume Soro : le départ de Laurent Gbagbo, l’obtention de la nationalité ivoirienne par tous les habitants du pays, mais surtout l’arrêt de l’emploi de l’idéologie xénophobe de l’ivoirité.

Des initiatives politiques et diplomatiques, l’intervention des Casques Bleus de l’ONU, des troupes françaises et celles de la CEDEAO marqueront les années qui suivent. Il faudra attendre mars 2007 pour voir le processus de paix prendre un tournant, avec l’accord de Ouaga.

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