NORD-KIVU : Récoltes de cacao protégées ; les autorités militaires de Beni passent à l’action

Dans la région de Beni, à l’Est de la République démocratique du Congo, les cultivateurs de cacao et de café subissent depuis longtemps des tracasseries à divers points de contrôle installés sur les routes. Ces barrières, censées assurer la sécurité et le contrôle des mouvements, sont devenues des lieux où des militaires, policiers et autres agents de sécurité imposent des prélèvements illégaux sur les produits agricoles, notamment le cacao. Ces pratiques perturbent gravement la chaîne d’approvisionnement et la commercialisation de ces ressources essentielles pour l’économie locale, particulièrement en période de récolte.

Conscients des difficultés croissantes rencontrées par les agriculteurs, les autorités militaires de la région ont décidé de réagir. Le Général-major Bruno Mandevu, commandant du secteur opérationnel Sokola I, a pris une décision saluée par les cultivateurs et la communauté locale. Il a demandé à l’auditeur militaire de mener une enquête approfondie sur ces pratiques illégales et d’engager des poursuites contre tous les responsables impliqués dans cette extorsion de fonds. Il a également averti que tous les militaires et agents de sécurité reconnus coupables seraient traduits devant l’auditorat militaire.

Cette décision vise à lutter contre les abus dont les paysans de Beni sont victimes depuis plusieurs années. Ces derniers ont exprimé un immense soulagement face à cette initiative, qui semble répondre à leurs attentes après de longues périodes d’injustices. Favier Kambale Sivamwenda, responsable du comité des cultivateurs de cacao et café dans la région, a félicité cette démarche et exprimé le soutien total de l’ensemble des agriculteurs. Il a déclaré que cette mesure vient à point nommé pour sauver leurs récoltes, particulièrement en cette période saisonnière cruciale pour la production de cacao.

Les cultivateurs se disent prêts à collaborer activement avec les autorités pour dénoncer tous les agents impliqués dans ces actes de tracasserie. « Nous sommes mobilisés pour transmettre sans complaisance toutes les informations sur ces pratiques et dénoncer les responsables », a affirmé Favier Kambale Sivamwenda. Cette mobilisation est perçue comme un signal fort de la détermination des paysans à défendre leurs droits et à protéger leurs moyens de subsistance face à ceux qui tentent de les exploiter illégalement.

La décision du général-major Bruno Mandevu intervient dans un contexte plus large d’efforts visant à restaurer l’autorité de l’État et à sécuriser une région longtemps marquée par des conflits armés et des actes de corruption.

Serge IRENGE

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